L’Iran, comme on le sait, continue à narguer l’Occident en poursuivant le développement de son programme nucléaire sans tenir compte des mises en garde qui lui adresse régulièrement la communauté internationale. Pour tenter de faire pression sur le régime des Ayatollahs, la Chambre des Représentants des Etats-Unis a adopté dans la nuit de mardi à mercredi, à une majorité écrasante, un projet de loi permettant de sanctionner les entreprises exportant du pétrole raffiné vers l’Iran. Le texte, soutenu par 412 élus contre 12 qui s’y sont opposés, doit encore être approuvé par le Sénat.
Mais de telles mesures ne semblent pas enthousiasmer outre mesure l’administration américaine qui préférerait que leur application soit reportée pour coïncider avec l’emploi du temps diplomatique du Conseil de Sécurité. A Washington, on craindrait en effet qu’une démarche américaine unilatérale, encouragée par le Sénat, nuise aux efforts déployés à l’heure actuelle en vue de convaincre la Russie et la Chine, plus clémentes à l’égard des Iraniens, de rejoindre le camp de l’Occident.
Expliquant le manque d’empressement actuel de la Maison Blanche, le porte-parole du président américain aurait déclaré que la politique menée par Barack Obama face à l’Iran avait permis d’enregistrer des « progrès réels et véritables susceptibles de donner des résultats dans les prochaines semaines ».
Le sous-secrétaire d’Etat américain, James Steinberg, a fait parvenir au Sénat une lettre dans laquelle il réclamait un report du vote sur les sanctions contre l’Iran mais il ne s’est pas adressé à la Chambre des Représentants qui a donc consulté ses élus et a obtenu les résultats précités.
Si ces pressions obtiennent l’aval des autorités américaines et sont adoptées par la Communauté internationale, elles pourraient provoquer une crise énergétique immédiate en Iran bien que ce pays soit l’un des premiers producteurs de pétrole. En effet, ne disposant pas d’un nombre suffisant de raffineries, les Iraniens sont contraints d’importer entre 25 et 40 % de leur essence.
A Washington, malgré les réserves émises sur l’emploi du temps, on espère que ces pressions massives touchant l’énergie iranienne feront fléchir le régime des Ayatollahs et l’inciteront à mettre un terme à son programme nucléaire.
[Mercredi 16/12/2009 11:25]