Le Général américain James Mattis, chef du CENTCOM
[ Comme nous nous y attendions, dans notre Edito de vendredi, les thèmes sont tellement imbriqués qu'il devient impossible de traiter isolément la question nucléaire iranienne, indépendamment de la crise syrienne. D'autre part, l'absence de dénouement de cette même crise sert d'avertissement ou "joker" pour limiter les velléités de frappe israélienne contre l'Iran :
Entre “carte nord-coréenne” et nécessité ultime d’une frappe de l’Iran ]
Les responsables militaires américains ont declare mercredi 7 mars, que, contrairement à l’impression prédominante, le Président Obama et le Premier minister Binyamin Netanyahou n’ont pas fait que discuter de leur controverse autour d’une attaque de l’Iran, lors de leur rencontre à la Maison Blanche, le 5 mars, mais ils ont consacré une attention considérable à la crise syrienne, en se focalisant sur les centaines de missiles sol-sol armés d’ogives chimiques et biologiques en possession de la Syrie. Le péril que constitue le régime Assad les ont lancés tout en haut de la liste des menaces désignées par l’Amérique, qui planent au-dessus d’Israël et de la Turquie, ont expliqué ces sources à Debkafile.
Conformément à ce sentiment, le Président américain a persuadé son invité israélien de se dépêcher à rabibocher les relations avec la Turquie, qu’il a la volonté d’assister, parce que cela requerrait un effort conjoint américano-turco-israélien pour conjurer une attaque par les missiles empoisonnés de la Syrie. Effectivement, si le conflit syrien n’est pas résolu, l’Amérique pourrait être contrainte de retourner son bouclier anti-missiles contre les missiles d’Assad, bien avant qu’il ne soit nécessaire pour prévenir une attaque iranienne
Cette situation hasardeuse pourrait être accélérée par trois facteurs, selon les sources américaines :
1. Assad pourrait décider de répliquer avec une extrême violence à une intervention militaire extérieure en Syrie, même s’il ne s’agissait que d’une opération confinée uniquement à entraîner la population civile dans des zones sanctuarisées contre les attaques de ses forces de sécurité.
Mardi 6 mars, le Premier ministre turc Tayyip Erdogan en est revenu à son appel à créer des zones de sécurité, et la semaine dernière, le Ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a offert l’aide humanitaire d’Israël aux populations syriennes assiégées. Aussi bien l’une que l’autre de ces actions, selon les sources américaines, peuvent très bien être interprétées comme des provocations par Assad, servant de prétexte à des représailles par voie de missiles – d’abord grâce à ceux dotés d’ogives chimiques, puis ensuite ceux disposant d’ogives biologiques.
Le Ministre chargé de la Défense du territoire, Matan Vilnaï, a affirmé mardi, lorsqu’il a inauguré 14 abris publics en faveur des deux plus vastes communautés druzes de la région de Carmel, Saliat al-Carmel et Usufiya, que : « On doit s’attendre à ce que la région d’Haïfa du commandement de la défense intérieure devienne crucial dans le cadre de la prochaine guerre et nous nous préparons à ce que des centaines de missiles soient tirés contre le front intérieur ». Ces abris peuvent recevoir 3000 personnes.
2. Assad pourrait répondre à une requête iranienne pour prendre part à une frappe préventive lancée par Téhéran ou à des représailles iraniennes à des attaques dirigées contre ses installations nucléaires, par les Etats-Unis et Israël.
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3. Assad pourrait transférer es missions non-conventionnelles à son supplétif du Hezbollah au Liban. Auquel cas, la Turquie et Israël n’auraientpas d’autre option que de briser la milice chi’ite.
Les sources militaires américaines affirment que, bien qu’Israël possède une armée de l’air très forte et des forces spéciales capables de saboter les missiles chimiques et biologiques d’Assad, les Etats-Unis et la Turquie devraient puiser dans leurs ressources militaires afin de les détruire complètement.
Cet arsenal est continuellement et étroitement surveillé par les drones américains d’observation, après les leçons de la guerre libyenne , lorsqu’au moins 5000 missiles anti-aériens avancés se sont évanouis dans la nature, à partir des dépôts d’armes de Khadafi, certains d’entre eux étant clandestinement transférés vers Gaza, à destination du Hamas et d’autres organisations terroristes palestiniennes.
Témoignant devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain, mercredi, le Président de l’Etat-Major interarmes, Martin Dempsey, a déclaré que le Régime Assad disposait « approximativement de 5 fois plus de moyens de défense anti-aérienne qu’il n’en existait en Libye, qui ne couvraient alors qu’un cinquième du terrain », et environ 10 fois plus que nous n’avons eu l’expérience en Serbie ». Ce régime a aussi des armes chimiques et biologiques.
Ses paroles venaient renforcer le témoignage présenté mardi devant la Commission du service des Armées du Sénat, par deux généraux américains de tout premier plan. Le Général des marine’s James Mattis, chef du Commandement Central qui couvre le Moyen-Orient et la R2gion du Golfe, a déclaré : « La Syrie dispose de grandes capacités en armes chimiques et biologiques et de milliers de lance-missiles portables à l’épaule. »
‘Amiral William McRaven, chef du Commandement des Opérations Spéciales, s’est aussi exprimé devant le Comité, au sujet des armes de destruction massive de la Syrie et des préparatifs américains destinés à gérer ce problème.
Ces exposés correspondaient aux premières évaluations des capacités chimiques et biologiques syriennes, qui aient été offertes au public par les chefs des forces armées de l’Amérique. Ils sont la conséquence directe, selon nos sources américaines, de la conversation candide, France et ouverte, sur ce sujet, entre le Président Obama et le Premier ministre Netanyahou, mardi.
http://www.debka.com/article/21801/
DEBKAfile Reportage exclusif 7 mars 2012, 9:16 PM (GMT+02:00)
Adaptation : Marc Brzustowski